Innovation et compétitivité : la France fourmille de solutions

Article rédigé par Florence Rabut, rédactrice en chef de Végétable. Cet article est publié en exclusivité en primeur sur notre site et à paraître dans l’édition de janvier 2024 de Végétable.

Un déjeuner-débat lors du forum de l’Open Agrifood a permis de rappeler, ou de mesurer, combien l’innovation peut propulser la compétitivité.

Lors de la 10e édition du forum de l’Open Agrifood, à Orléans le 28 novembre dernier, un déjeuner-débat réunissant une dizaine de participants volontaires a permis de visualiser la capacité de nos filières agri-agroalimentaires à se réinventer sans cesse et à agir concrètement en faveur de toutes les transitions (alimentaire, environnementale, climatique…). L’innovation est partout et surtout en rupture, en réponse à des évolutions sociétales ou environnementales très challengeantes. Quelques constats ont été partagés par les participants : « Si les contraintes sont la mère nourricière de l’innovation, alors le contexte actuel me semble particulièrement porteur », a ironisé Freddy Thiburce, consultant et facilitateur de ce débat. Quatre grands courants d’innovation sont particulièrement tendance selon lui : la décarbonation, la relocation/diversification des activités, le digital/la robotisation, donner du sens et du plaisir.

Trois témoignages en particulier ont illustré les changements à l’œuvre. Dans notre filière directement, citons le nouveau modèle de serres de salades et herbes aromatiques en aéroponie, cultivées sans pesticide, porté depuis 2018 par le groupe LSDH/Les Crudettes, ayant déjà investi au total 10 M€. « Au-delà de ce projet en rupture, puisqu’il n’existe que deux à trois modèles de ce type en Europe, l’idée est de proposer un concept rémunérateur aux producteurs, en levant certaines contraintes comme la raréfaction de la main d’œuvre et les aléas climatiques. Nous améliorons notre compétitivité chaque année », explique Armel Collomb, directeur de filière du groupe LSDH.

Le témoignage de Nicolas Maniez, chargé de mission R&D innovation au pôle Agreentech Valley à Orléans, le cluster dédié aux technologies numériques pour les filières végétales, a permis de se rendre compte de l’explosion des solutions françaises, le pays étant jugé comme le plus à la pointe dans ce domaine en Europe. « Notre ambition est de développer du numérique utile à l’agriculture. L’enjeu de demain est d’arriver à croiser les données de nature différente (intelligence artificielle, robotique…) pour passer du prototype R&D à l’échelle industrielle. » Enfin, les bien nommés « ferments du futur » reposent sur des technologies qui irriguent toute l’agriculture et l’agro-industrie, dans un champ d’application très large : naturalité (exemple de la suppression des antibiotiques en élevage permise par les ferments), goût (par exemple passer du goût végétal à animal grâce aux ferments), biocontrôle et biostimulation, sécurité alimentaire… Chaque année, de nombreuses études et appels à projets se déploient dans ce domaine.

 

Crédit Photo : Les Crudettes

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