Retour sur 2021
L’année 2021 a été pour la production d’abricots en Europe une année exceptionnelle. Le gel qui a touché tous les bassins de production a causé des pertes très importantes et la production européenne a été inférieure à 400 000 tonnes. Sur les 30 dernières années un niveau de production aussi faible n’a été observé qu’à 3 reprises, en 2003, 1998 et 1995.
Ce déficit généralisé de la production a bien sûr permis d’avoir un marché fluide même si on a noté ponctuellement des tensions sur les écoulements. Les causes de ces légères tensions sur le marché sont sans doute multiples. Tout d’abord, la rareté du produit abricot a généré des prix globalement supérieurs à la moyenne et des réticences à la mise en avant de l’abricot dans les rayons, de crainte de ne pas avoir les volumes suffisants ou des prix attractifs. Ensuite, les conditions climatiques notamment dans la moitié Nord de l’Europe n’ont globalement pas été très favorables à la consommation des fruits d’été tout au long de la saison.
Pour les arboriculteurs le bilan est très hétérogène. Pour ceux qui ont subi des pertes importantes, les prix même élevés n’ont pas compensé la perte de volume. Par contre pour ceux qui ont été épargnés ou qui ont réussi à protéger leurs vergers en luttant contre le gel, les volumes mis en marché ont été bien valorisés d’où une bonne saison.
Prévisions pour 2022
Cette année, le gel a une fois de plus été présent dès le mois de mars en Grèce et en Italie et début avril en France et en Espagne.
L’intensité de ce gel a été moindre que celle de l’an dernier et globalement les niveaux de dégâts sont moins importants à l’exception de l’Espagne qui avait été moins impacté que les autres pays européens l’an dernier mais qui cette année a été la plus touchée.
Avec une prévision de près de 515 000 tonnes au niveau européen, la récolte 2022 se situe 31 % au-dessus de la très déficitaire 2021 mais 8 % en dessous de la moyenne 2016-2020.
2022 est la troisième année déficitaire consécutivement au niveau européen pour l’espèce abricot. Cette succession d’accidents climatiques n’est-elle qu’une coïncidence ou un effet structurel et durable du changement climatique ? En tout cas, il semble de plus en plus compliqué et risqué de produire de l’abricot dans la plupart des bassins de production européens, qu’ils soient historiques ou plus récents.
