L’Abeille rousse : La protection des abeilles comme cause d’intérêt général

Article rédigé par Léa Aunet, journaliste de Végétable. Cet article est publié en primeur sur notre site, puis à paraître dans l’édition de février 2025 du magazine Végétable.

L’Abeille rousse, lors de son assemblée générale, le 10 janvier à Carpentras, a réuni ses membres fondateurs, partenaires et sociétaires souscripteurs, pour les remercier de leur engagement et présenter son nouveau statut juridique.

L’Abeille rousse, association fondée en 2018 par Jean-Marc Cheyrias, ingénieur agronome, Martin Perrigaut, expert en abeilles sauvages, et Paul Bonnaffé, apiculteur spécialiste de la pollinisation, est engagée pour la préservation des insectes pollinisateurs. Elle dispose de deux laboratoires : un en Bourgogne où sont produits nichoirs et abris, où sont stockés des cocons d’osmies, et un pilote dans le Vaucluse. Depuis 2018, les bénévoles travaillent sur le défi de la pollinisation en arboriculture fruitière (cerise, abricot, amande, cassis) et en production de semence (colza, tournesol, mais aussi en porte-graines légumière), et ils réalisent des accompagnements techniques sur le terrain et au laboratoire. Les utilisations d’abeilles domestiques et sauvages pour la pollinisation sont complémentaires et agissent en synergie, souligne Jean-Marc Cheyrias.

Cette année, l’association a pris un nouveau tournant en lançant sa SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) Abeille rousse, basée à Carpentras. « Le statut d’association ne convenait plus à nos activités qui commencent à avoir une dimension industrielle, le statut de SCIC nous permettra d’aller vers plus de professionnalisation », indique Élie Dunand, agronome qui met ses connaissances naturalistes au service de l’association dont il a la présidence depuis octobre 2024. L’année dernière, celle-ci a vendu 2 000 blocs nichoirs et mis en place 450 abris, soit 130 ha de surfaces couvertes sur 60 sites, pour un total de 160 000 cocons vendus, mis en expérimentation et en multiplication. Elle poursuivra ses activités d’animation (interventions dans les écoles, journées biodiversité), de gestion des ressources documentaires sur les pollinisateurs, mais aussi d’expérimentation sur les nichoirs et abris et de description des nouvelles espèces d’abeilles solitaires. Essentielles à la production agricole, la SCIC porte la protection des abeilles comme cause d’intérêt général, notion importante propre à ce statut, avec l’innovation. Sa gouvernance est inclusive, composées de multiples parties prenantes : salariés, partenaires et usagers (EARL Lazare, La Compagnie des Amandes, Pom’Évasion, Pink Lady Europe, Koppert France, etc.), mais aussi experts au niveau scientifique et économique.

La SCIC proposera une prestation de service dans le domaine de la formation et du conseil, dans l’accompagnement technique, et la fourniture d’équipements de nidification et de pollinisateurs (cocons d’osmies). Son objectif est de sécuriser et rendre durable et résilients les services de pollinisation dans les cultures cibles (arboriculture, production de semence, espaces naturels…) des bénéficiaires. La journée s’est poursuivie par une visite terrain dans les vergers de cerisiers de Florent Lazare : le producteur abrite des osmies sur son exploitation pour régulariser ses productions d’une année sur l’autre. Une visite du laboratoire pilote de l’association, à Pernes-les-Fontaines, a suivi pour une démonstration de l’extraction de concons d’osmies de leurs nichoirs, avec quelques explications sur leur biologie et la gestion de ces populations.

 

 

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